Ubuntu One : Canonical présente son alternative à Wuala/Dropbox

En tant que membre Ubuntu, j’ai été invité à tester le nouveau service de « cloud computing » de Canonical, Ubuntu One. D’autres services seront ajoutés par la suite, mais il s’agit pour l’instant d’un clone des services offerts par exemple par Wuala et Dropbox, soit du stockage de document en ligne avec possibilité de synchronisation entre plusieurs ordinateurs. Du côté des plans de stockage, ils proposent actuellement un plan gratuit pour 2Go de données et un plan à 10$/mois pour 10Go.

Du point de vue utilisateur, il accède à ses fichiers soit par le site Web d’Ubuntu One, soit à travers le dossier Ubuntu One dans son dossier personnel.

Après un rapide test, voici les points négatifs et positifs que je retiens :

Points négatifs

  • la partie serveur est propriétaire (c’est aussi le cas des deux autres services que j’ai cité auparavant ; pour un serveur et un client libre, il existe iFolder)
  • les données ne semblent pas être cryptées sur le serveur (ce qui est le cas avec Dropbox par exemple)
  • le client n’est disponible que pour Ubuntu actuellement (pas d’autres distributions ou systèmes d’exploitation ; pour ceux-ci, il faut passer par l’interface Web)

Points positifs

  • le client est très simple à installer et fonctionne bien même avec la version 64 bits d’Ubuntu (ce qui n’est pas le cas de Wuala par exemple selon mon expérience)
  • intégré au gestionnaire de fichiers Nautilus et au système de fichiers
  • le plan à 10$/mois soutient les efforts de Canonical pour le développement d’Ubuntu
  • le client est libre (GPLv3 et Creative Commons)

Je n’utilise pas personnellement de service de stockage de fichiers en ligne, mais j’en ai déjà installé pour d’autres utilisateurs. Pour moi, le problème principal d’Ubuntu One reste le fait que les données ne sont pas chiffrées sur leurs serveurs (j’ai rapporté à ce sujet le bug #375289).

Mise à jour 15 mai 2009 : Juste pour que ce soit clair, je ne vois pas de problème à ce que Canonical utilise le nom d’Ubuntu pour vendre de l’espace de stockage en ligne afin de financer son fonctionnement. Par contre je regrette beaucoup que la partie serveur d’Ubuntu One ne soit pas libre alors que cela n’empêcherait pas cette société de vendre ledit espace de stockage ; espérons que cela change.

Partage de données et de configuration entre Windows et Linux

Lorsqu’il s’agit d’installer Windows et Linux en dual-boot, il est souvent intéressant d’aller un peu plus loin dans l’intégration des deux systèmes d’exploitation et de permettre à l’utilisateur de retrouver ses documents, sa musique, ses vidéos, ses e-mails (dans cet exemple Mozilla Thunderbird) et son calendrier (dans cet exemple Mozilla Lightning) quel que soit le système d’exploitation sur lequel il a démarré.

Comment faire ?

Voici ce que je fais en général dans les configuration dual-boot Windows/Ubuntu (mais la procédure est similaire pour d’autres distributions) que je met en place pour les personnes qui ne sont pas encore passées 100% à un système d’exploitation libre.

  1. (optionnel) je commence par exécuter mon script de post-installation afin que les codecs et polices Windows soient installés
  2. ensuite je rajoute quelques paquets qui seront utiles pour cet exemple (exécutez la commande suivante dans un terminal – applications/accessoires/terminal- ou cliquez sur les trois liens suivants si vous utilisez Ubuntu : apt://mozilla-thunderbird, apt://lightning-extension et apt://ntfs-config) :
    sudo aptitude install mozilla-thunderbird lightning-extension ntfs-config
  3. ntfs-config
    ntfs-config (attention à l'« ortograffe » ;-))

    vous pouvez maintenant exécuter la commande suivante dans un terminal, cochez la case en regard de votre partition Windows et tapez « windows » dans le champ à droite ; validez et profitez de cocher les deux cases sur l’écran suivant :

    sudo ntfs-config
  4. si ça n’a jamais été fait et que vous utilisez Thunderbird, lancez-le une fois (ne configurez rien, fermez l’assistant et Thunderbird)
  5. dans un terminal, copier/coller les commandes suivantes (cela déplace le point de montage de votre partition Windows hors de /media et évite d’avoir une icône inutile sur votre bureau) :
    sudo sh -c 'sed "s//media/windows//mnt/windows/g" /etc/fstab > /tmp/fstab && cp /tmp/fstab /etc/fstab'
    sudo umount /media/windows
    sudo mv /media/windows /mnt
    sudo mount /mnt/windows
  6. C’est là que cela devient intéressant ; il s’agit ensuite de faire des liens symboliques depuis votre dossier personnel qui pointent vers les dossiers correspondant sous Windows. Lorsque vous tapez les commandes suivantes dans le terminal, à chaque fois qu’il y a un mot entre « <> », il ne faut pas taper ce mot, ni les symboles «<» et «>», mais utilisez la touche tabulation plusieurs fois afin de faire apparaître les possibilités, puis, lorsque vous avez repéré le bon répertoire, commencez à saisir son nom, puis tapez encore une fois sur la touche tabulation pour compléter automatiquement le nom. Finalement notez que <dossier des utilisateurs> correspond en général « Documents and settings » sous XP et « Users » sous Vista.
    mv Documents Documents_old;mv Images Images_old;mv Vidéos Vidéos_old;mv Musique Musique_old
    ln -s /mnt/windows/<dossier utilisateurs>/<nom utilisateur>/Mes documents Documents
    ln -s /mnt/windows/<dossier utilisateurs>/<nom utilisateur>/Mes documents/Mes images Images
    ln -s /mnt/windows/<dossier utilisateurs>/<nom utilisateur>/Mes documents/Mes vidéos Vidéos
    ln -s /mnt/windows/<dossier utilisateurs>/<nom utilisateur>/Documents/Ma musique Musique
    mv Documents_old/* Documents/;mv Images_old/* Images/;mv Vidéos_old/* Vidéos/;mv Musique_old/* Musique/*
    rmdir Documents_old Images_old Vidéos_old Musique_old
  7. Maintenant que vos données sont mises en commun entre Windows et Linux, voici les instructions en ce qui concerne Firefox, les e-mails (Thunderbird) et le calendrier (Lightning) (Attention : copiez-collez ce qui suit quelque part parce que vous allez devoir fermer Firefox pour continuer et notez que les opérations suivantes suppriment votre profil Firefox et Thunderbird sous Linux au profit des versions sous Windows).
    cd .mozilla-thunderbird/<série de lettres et de chiffres>
    rm -rf *
    TB=/mnt/windows/<dossier utilisateurs>/<nom utilisateur>/Application Data/Thunderbird/Profiles/<série de lettres et de chiffres>
    for file in "$TB"/*; do ln -s "${file}"; done
    rm extensions
    cd ../..
    cd .mozilla/firefox/<série de lettres et de chiffres>
    rm -rf *
    FF=/mnt/windows/<dossier utilisateurs>/<nom utilisateur>/Application Data/Mozilla/Firefox/Profiles/<série de lettres et de chiffres>
    for file in "$FF"/*; do ln -s "${file}"; done
    rm extensions
  8. Vous pouvez maintenant rouvrir Firefox et Thunderbird et devriez retrouver les mêmes informations et la même configuration que sous Windows

Informations supplémentaires

Dans cette configuration il est important de comprendre que si la partition NTFS n’a pas été démontée correctement par Windows, elle ne sera pas montée sous Linux et les documents et profiles ne seront donc pas accessible (dans ce cas, il faut redémarrer sous Windows). C’est également le cas si vous mettez Windows en « Veille profonde » (hibernation).

Personnalisation de Pidgin

Pidgin est mon logiciel de messagerie instantanée préféré et cela tombe bien, il est pré-installé sur Ubuntu (Applications/Internet/Messagerie Internet Pidgin). Il me permet d’utiliser simultanément mes 15 (!) comptes de messagerie (MSN, Yahoo, Jabber, Bonjour, Facebook, IRC, Google Talk, ICQ, AIM, Skype, etc.) ainsi que de modifier mes statuts sur identi.ca, twitter et Facebook, le tout depuis une interface très propre et sans pub (astuce : faites glisser vos contacts qui correspondent à la même personne sur plusieurs protocoles l’un sur l’autre pour les fusionner, vous n’avez plus à vous soucier de savoir s’ils utilisent MSN ou Skype).

Je vais décrire ici ce que je configure en général dans ce logiciel une fois qu’il est installé car une des autres grandes force de Pidgin est l’existence de nombreux plugins qui permettent d’étendre ses fonctionnalités.

Intégration avec Facebook

Si vous disposez d’un compte Facebook et que vous avez autre chose à faire de votre journée que de répondre à des questionnaires, jouer à des jeux de vampires en cliquant sur des liens ou que vous ne souhaitez simplement pas avoir en permanence une fenêtre de votre navigateur pour discuter avec vos « friends », ce plugin d’Eion Rob est fait pour vous (en attendant que Facebook permette enfin d’utiliser le protocole ouvert XMPP pour discuter avec vos amis ; c.f. Bug 3152).

Sous Ubuntu, il vous suffit d’installer le paquet pidgin-facebookchat en cliquant sur ce lien ou en collant la commande suivante dans un terminal par exemple :

sudo apt-get install pidgin-facebookchat

Une fois le plugin installé, vous pouvez soit relancer Pidgin, soit rechargé la liste des plugins en allant dans « outils/plugins » puis en cliquant sur « Fermer ».

Vous pouvez maintenant ajouter votre compte Facebook comme n’importe quel compte depuis « comptes/gérer les comptes ». Dans avancé, je coche personnellement les options suivantes : « Set Facebook status through Pidgin status » (ne fonctionne pour l’instant que quand vous êtes « Disponible », c.f. Bug 374 ), « Show Facebook notifications as e-mails in Pidgin » et « Edit Facebook friends from Pidgin »

Intégration avec Skype

Le même développeur qui a développé le plugin précédent a également créé un plugin pour Skype. Malheureusement celui-ci nécessite encore que le client Skype soit installé et lancé (vous pouvez faire en sorte qu’il soit lancé automatiquement en cochant la case correspondante dans les paramètres avancés de votre compte Skype dans Pidgin) pour que l’intégration fonctionne, mais cela a au moins l’avantage de ne garder qu’une liste de contacts affichée.

Vous pouvez télécharger ce plugin ici.

Intégration avec le microblogging (identi.ca et twitter)

Le plugin pidgin-microblog (des instructions pour Ubuntu sont disponibles sur cette page) permet de poster et recevoir les mises à jour sur vos sites de microblogging. Il n’est malheureusement pas possible actuellement (Bug #28) de poster des mises à jour directement avec le statut de Pidgin et il faut cliquer sur un des contacts virtuels correspondant à chacun de vos comptes pour le faire.

Plugins supplémentaires

En plus de ces plugins de protocoles, il existe de nombreux autres plugins intéressant qui permettent d’étendre les fonctionnalités de Pidgin, je vais en décrire ici quelques uns que j’active en général.

Premièrement, si vous utilisez Ubuntu comme moi, commencez par installer une série de plugins supplémentaires (pour les autres, il faudra les chercher sur leur site correspondant ou voir s’ils existent dans le gestionnaire de paquet de votre distribution préférée). Vous pouvez cliquer ici ou taper la ligne suivante dans un terminal :

Pidgin

sudo apt-get install pidgin-plugin-pack

Ensuite rendez-vous dans « outils/plugins » et activez (si vous le voulez) :

  • « Accepter automatiquement » pour accepter automatiquement, sous certaines conditions que vous pouvez définir dans les préférences du plugin, les transferts de fichiers
  • « Conversation badger » qui affiche une petite icône correspondant au protocole utilisé dans la fenêtre de conversation (utile pour éviter d’envoyer par exemple des informations confidentielles à travers Facebook alors que vous pensiez écrire à votre correspondant sur Jabber/SSL)
  • « Dissimulation des Join/Part », « /exec » et « IRC helper » utiles si vous utilisez l’IRC
  • « Historique » qui affiche dans les fenêtres de discussion les derniers messages échangés avec le contact en question (pensez à activer dans « outils/préférences/archivage », les options « archiver tous les messages » et « archiver toutes les discussions »)
  • « Mode psychique » qui vous permet de savoir quand quelqu’un va vous écrire avant même qu’il vous envoie le premier message. Effet garanti : demandez à votre contact ce qu’il veut juste avant qu’il envoie son message 😉

Script de post-installation pour Ubuntu

À force d’installer Ubuntu pour des gens, je me retrouve souvent à refaire un certain nombre d’opérations identiques sur chacune de ces machines. Cela faisait longtemps que je souhaitais écrire un petit script pour automatiser une bonne partie de ces étapes une fois le système d’exploitation installé afin de gagner du temps.

Le script en action
Le script en action

Fonctionnement

Ce script pose quelques questions à l’utilisateur en début d’exécution, puis installe toute une série de logiciels libres, de polices de caractères, de codecs audio et vidéo, de plugins de navigateur et, si l’utilisateur ne peut s’en passer et le décide, de logiciels propriétaires connus. Pendant l’opération quelques dépôts de logiciels sont ajoutés et une ou deux optimisations sont apportées et toutes les mises à jour disponibles sont finalement installées. Il est facile de modifier le script selon vos besoins personnels en l’éditant avec votre éditeur de texte préféré.

Instructions

Je met à disposition ici ce script pour ceux que cela intéresse (teste sur Ubuntu Jaunty 32 et 64 bits, mais devrait fonctionner avec d’autres versions également) :

  1. enregistrer postinstall.sh
  2. clic droit -> propriétés -> permissions -> « autoriser l’exécution du fichier comme un programme »
  3. double clic sur le fichier et choisir « lancer »

N’hésitez pas à proposer des améliorations !

Mise à jour 3 mai 2009 : J’ai publié ici une nouvelle version de ce script qui tient compte de certains de vos commentaires. Merci !

Mise à jour 4 mai 2009 : J’ai encore publié une nouvelle version de ce script qui corrige certains problèmes et tient compte des nouveaux commentaires.

Mise à jour 5 mai 2009 : Décidément, les commentaires pleuvent ! La nouvelle version du script vérifie désormais si une nouvelle version est disponible et tiens compte de certaines de vos remarques dont je vous remercie. Il est en outre maintenant possible d’exécuter plusieurs fois le script de suite sans avoir des entrées à double dans les fichiers de configuration.

Mise à jour 7 mai 2009 : Encore une nouvelle version. Pour cette version et les prochaines, reportez-vous au changelog (il apparaît automatiquement en cas de mise  à jour automatique).